vendredi 26 juin 2009
BrainPOP : nouveau site de ressources ludo-éducatives
Suite à son succès aux Etats-Unis, Brain POP vient d'ouvrir son site français, actuellement en beta test. Le concept est vraiment intéressant et a déjà fait ses preuves outre-atlantique, où 1/3 des écoles seraient équipées. BrainPOP est un site proposant des vidéos animées, expliquant de façon ludique des thèmes de découverte ou du programme scolaire.
Les vidéos sont effectivement bien réalisées, mettant en scène Thomas et son robot, sur un ton humoristique et convivial. Des séquences courtes de moins de 3 minutes pour expliquer en images, l'aire des parallélogrammes ou la vie des insectes. A la suite de la vidéo, un petit quiz permet à l'enfant de vérifier ses connaissances (à faire en ligne ou à imprimer pour un usage en classe). Je trouve le site très bien fait, le graphisme devrait bien plaire aux enfants. La classification par thèmes est claire. Un moteur de recherche permet de trouver rapidement son sujet.
On peut cependant faire quelques critiques, peut-être liées au beta-test : la partie "anglais" est destinée à de jeunes américains travaillant leur langue maternelle mais pas adaptée aux petits français qui s'initient à l'anglais; les explications sont très rapides pour qu'un enfant ait le temps de tout assimiler : par exemple le corps humain expliqué en 2 mn chrono... (mais la fonction pause est là). Pour certains sujets, reposant sur l'observation du monde réel (nature, animaux...), j'aurais cebien apprécié des vidéos intégrant de la prise de vue réelle plutôt que seulement de l'animation flash....
Le Youtube éducatif ? BrainPOP est dans une certaine mesure participatif, car il permet aux enfants d'envoyer des demandes sur des sujets qu'ils voudraient voir en vidéo. Ce qui permet ensuite à l'éditeur de produire des vidéos répondant à leurs standards graphiques / pédagogiques / scientifiques.
Un site bien utile donc pour les parents ou les écoles. Les enseignants commencent aujourd'hui à être demandeurs de ressources numériques pour illustrer leurs cours (éventuellement en les projetant via des tableaux numériques). Les parents, qui comme moi, aiment bien regarder des vidéos sur Youtube avec leurs enfants pour leur faire découvrir des choses mais ont toujours peur de savoir sur quoi ils vont tomber.
Et la bonne nouvelle, c'est que derrière cela il y a un business modèle adapté ! L'accès aux Etats-Unis est facturé 995 $/an pour une école et 95 $/an pour une famille.
Mais est-il possible d'avoir en France un site éducatif adapté à la fois aux familles et aux exigences de l'Education Nationale et aux besoins des enseignants ? Une labellisation RIP (reconnue d'intérêt pédagogique) est en cours. A suivre...
lundi 22 juin 2009
Académie en ligne ou extension du domaine public
Des cahiers de vacances pour tous ? Le ministère de l'éducation nationale vient de lancer en association avec le CNED un site de soutien scolaire en ligne. Du CP à la terminale, les élèves et leurs parents peuvent accéder gratuitement à une offre de cours d'été (leçons, exercices corrigés) dans les huit matières principales (anglais, espagnol, français, histoire-géo, mathématiques, physique-chimie, sciences éco et technologie). A la rentrée, Xavier Darcos, annonce la mise en ligne de tous les cours du programme général en accès gratuit avec de nouvelles matières comme l'espagnol et le chinois.
La mission de cette vénérable institution du CNED redevient en effet au coeur des tendances : l'enseignement à distance est aujourd'hui un enjeu pour de nombreuses universités et même dès le primaire, grâce aux possibilités offertes par internet.
Quand on regarde l'offre de près, elle est cependant moins actuelle que prévue... A part quelques activités interactives au primaire, il s'agit essentiellement de documents PDF à télécharger, plus quelques fichiers audio pour les langues. Une réalisation un peu datée : même les activités interactives semblent sortir tout droit d'un CD-ROM du début des années 90, pas d'enregistrement qui permet de suivre son avancement ou aux parents de vérifier le travail réalisé... Mais l'important de cette offre est bien évidemment qu'elle soit estampillée "Éducation Nationale" et le format pdf à imprimer est finalement assez pratique pour les parents (comme le montre le succès des sites de coloriage pour les plus jeunes).
Offrir gratuitement des cours d'été, pour que tous puisse se préparer efficacement à le rentrée et réviser les leçons de l'année écoulée, une mesure qui va dans le sens de l'égalité des chances et du pouvoir d'achat. Une action populaire auprès des parents et du grand public.
Cette mesure s'inscrit dans une volonté de reconquête du (très lucratif?) marché du soutien scolaire. Il est sûr que pour des offres en ligne comme maxicours ou pour les offres papiers de cahier de vacances, cette mesure risque d'avoir des conséquences, notamment pour les offres de ressources en ligne qui peinaient déjà à trouver leur équilibre. Dans cette logique, le ministère de l'éducation nationale avait déjà mis en place des cours de rattrapage pendant les vacances (300.000 élèves de CM1 CM2), 44.000 lycéens ont bénéficié de cours de langues, ou encore l'accompagnement éducatif (deux heures de soutien après les cours destinés aux "orphelins de seize heures"). Selon un bilan officiel, 1/3 des collégiens auraient bénéficié de cet accompagnement, qui sera certainement étendu au lycée dans le cadre de la réforme.
Il y a certainement des abus dans le domaine du soutien scolaire, qu'il conviendrait certainement de mieux encadrer mais attention aussi à la gratuité sur internet , à l'heure où les éditeurs ont aussi pour enjeu de créer des offres numériques rentables...
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jeudi 11 juin 2009
Poisson Rouge ou le "desespoir" des éditeurs
Connaissez-vous le Désespoir du peintre ? Une plante tellement fine et délicate que les peintres se désoleraient de ne pouvoir la reproduire.
Connaissez-vous le site Poisson Rouge ? Un site conçu pour les enfants tellement réussi (et totalement gratuit) que les éditeurs se désoleraient de ne pouvoir créer de site sur un modèle économique viable...
Vous l'aurez sans doute compris, j'adore Poisson Rouge. Un site apparemment très simple mais auquel les enfants accrochent dès la première visite. Des activités de manipulation, basées sur des objets, souvent des jouets que l'enfant a l'habitude de manipuler. Une interface intuitive, sans explication, qui invite à l'exploration. Pas de quête mais des récompenses permanentes, drôles, des surprises, de la poésie. Une réalisation graphique aux couleurs vives, aux formes simples. Certaines activités sont purement ludiques, d'autres aident les enfants à découvrir les chiffres, les lettres, à s'initier à l'anglais ou même au chinois...
Une vraie vision éditoriale basée sur une bonne analyse des enfants, des différents stades de développement de l'enfant. Ainsi les concepteurs expliquent avoir analysé les stades sensorimoteur et pré-opérationnel définis par Piaget, où les enfants ont besoin de partir du réel, de l'expérimentation pour aller vers l'abstrait. C'est intelligent, bien pensé et çà marche ! Léna, 3,5 ans va au moins une fois par semaine sur ce site depuis un an, sans se lasser alors que elle a fini Adiboud'chou en quelques séances.
Résultat : 40.000 visites par jour, de par le monde. Le tout, gratuit et sans pub. GRRRRRRRRRRR.... OK que jedessine.com soit le premier site consulté en France pour les enfants, mais le contenu web 2.0 montre ses limites : du coloriage de Mme Michu, du coloriage de Pampers & Co, des fiches activités de Mme Michu, des trailers de Warner & Co... Mais Poisson Rouge réunit un vrai travail éditorial, une charte graphique très réussie, une bande son pro... Une équipe travaillant bénévolement avec une qualité professionnelle et beaucoup de talent.
Merci Poisson Rouge de nous tirer vers le haut !
dimanche 7 juin 2009
Au danemark, un module d'enseignement basé sur les jeux vidéo
Comment utiliser des jeux vidéo dans le cadre des cours ? Dans l'école de Hojby, au Danemark, les enseignements utilisent les jeux vidéos depuis 2002 dans un module d'enseignement, obligatoire notamment pour des élèves de 5e.
Les jeux vidéos sont un support motivant pour les élèves, mais le succès de leur utilisation repose sur une approche bien ciblée par rapport aux matières étudiées par les élèves : danois, histoire, langues étrangères, sciences sociales, arts visuels.
Les approches sont variées. Les jeux vidéos servent de point de départ pour un apprentissage (découvrir une époque historique). Les enseignants vont même plus loin, avec des cours sur les jeux vidéos (analyse, comparaison de différents jeux vidéos) et des cours pour sensibiliser les enfants au contexte des jeux (production des jeux mais aussi risques liés à une utilisation excessive).
Des élèves de 5e ont par exemple utilisé Sims2, ils devaient analyser les personnages, décrire les environnements et le scénario, puis rédiger un compte rendu et une nouvelle basée sur ce jeu.
Le jeu de stratégie Patrician III a servi de point de départ à un travail sur le Moyen-Age, pour approfondir les conditions de vie et le pouvoir à cette époque.
Ou encore, les élèves ont fait un travail sur Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban en comparant le film, le livre et le jeu vidéo, pour les sensibiliser aux différents médias.
Cette expérience est présentée plus en détail, dans l'étude Game In School, menée au niveau européen par l'ISFE.
mardi 2 juin 2009
Un programme de rattrapage scolaire basé sur des jeux vidéos
Que peuvent apporter les jeux vidéo à l'enseignement en classe ?
Une école primaire d'Ardèche a décidé de mettre en place un programme de rattrapage basés sur des jeux vidéos. Un instituteur a ainsi suivi pendant 8 semaines un groupe de 6 élèves de 11 ans. Tous avaient des difficultés scolaires, un sentiment de lassitude et de découragement face à leurs efforts scolaires non-récompensés, voire une véritable phobie scolaire.
Cet enseignant a basé son programme sur des jeux vidéos destinés au "grand public" : Farm Frenzy (jeu de gestion d'une ferme), Cérébrale académie (un jeu d'entraînement cérébral particulièrement ludique), Mon coach personnel J'améliore mon vocabulaire (un jeu pour enrichir son vocabulaire), Text express (un jeu de lettres proche du scrabble).
Les résultats sont très encourageants, puisque en 8 semaines, les élèves ont vraiment eu un déclic. Ils étaient plus à l'aise à l'école, plus concentrés et donc mieux disposés pour apprendre.
Les jeux vidéos, bien choisis, peuvent être un outil de rattrapage non-traumatisant. Il y a l'aspect entraînant et amusant du jeu, les erreurs ne sont stigmatisées mais servent à s'améliorer, les objectifs sont clairement définis...
Ce programme permet de travailler aussi sur des aptitudes sociales : améliorer sa confiance en soi, développer son esprit critique (juger son approche, accepter comme constructives les remarques des professeurs), gérer des tâches complexes, observer des règles et des conventions pour jouer ensemble...
On imagine que pour généraliser ces pratiques, la difficulté réside dans le choix des jeux et l'accompagnement des enseignants, qui doivent être à la fois des experts de leur matière et des experts pédagogiques pour choisir les jeux. Des communautés de mise en pratique (forums) pourraient certainement aider les étudier à partager leurs expériences et mettre en place un programme adapté à leur besoin.
Ce projet pilote de Privas (France, Ardèche) a été étudié dans le cadre de l'étude Games in school, menée en Europe par l'ISFE (Interactive Software Federation of Europe) et dont la synthèse vient d'être mise en ligne en mai 2009.
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